08 Août

Pourquoi 7 français sur 10 souffrent de la chaleur dans leur logement

69 % des Français déclarent souffrir des températures trop élevées dans leur logement lors de périodes de forte chaleur.

69 % des Français déclarent souffrir des températures trop élevées dans leur logement lors de périodes de forte chaleur, selon l’étude réalisée par le Groupement Actibaie en partenariat avec l’Ifop, visant à évaluer l’impact de la chaleur et à identifier les gestes adoptés pour réduire les températures, ainsi que les possibilités pour lutter contre la souffrance thermique.
 
La souffrance thermique, un enjeu majeur en France
 

69 % des Français déclarent souffrir des températures trop élevées dans leur logement lors de périodes de forte chaleur. Ils sont notamment 30 % à en souffrir de plus en plus souvent. Un problème qui, selon les prévisions de Météo France, va s’accentuer. Force est de constater que les épisodes caniculaires se sont multipliés dans le pays ces dernières années. Sur les 43 vagues de chaleur observées depuis 1947, seules 9 ont eu lieu avant 1989. En seulement onze ans, entre 2010 et 2021, 19 ont touché l’Hexagone (source : Météo France).

9 français sur 10 (88 %) considèrent qu’il est important de trouver une solution pour réduire la température dans les logements, dont près de la moitié (46 %) à très court terme. Un constat partagé par Hervé Lamy, Délégué Général du Groupement Actibaie, syndicat membre de la FFB (Fédération Française du Bâtiment) : « Les problématiques de chaleur ne sont pas l’apanage des passoires thermiques, qui totalisent déjà 5 millions de logements. Même les logements très performants sur la thermique d’hiver peuvent être très inconfortables lors de période de fortes chaleurs. Il est temps que les pouvoirs publics prennent à bras le corps ce sujet pour les logements existants, comme ils l’ont fait dans le neuf avec la RE 2020. » 

Une solution durable : les stores et volets

Fermer les stores et/ou volets est de loin la première action mise en place pour rafraîchir le logement pour 82 % des Français, suivi par aérer les pièces la nuit (77 %), fermer les fenêtres en période d’ensoleillement (62 %) utiliser un ventilateur (41 %) et enfin un climatiseur (21 %). 

Pour Hervé Lamy, des solutions durables pour réduire la température existent. « Les stores et volets sont en effet très efficaces pour réduire la température intérieure. En maison individuelle, l’indicateur d’inconfort2 (DH) peut être réduit de 40% en installant des volets et des stores manuels. S’ils sont automatisés, cet indicateur peut encore être abaissé de 20% supplémentaires. Des mesures dans une école récemment rénovée ont montré que l’écart peut être de 10°C entre l’extérieur et l’intérieur uniquement grâce aux protections solaires. »

Ces solutions sont d’autant plus prisées que près de la moitié des propriétaires se disent prêts à équiper ou rénover leur logement pour l’installation ou l’automatisation de stores et volets si une aide financière de l’Etat était proposée. « Aujourd’hui les dispositifs d’aides à la rénovation énergétique n’intègrent pas la problématique du confort d’été. Les stores et volets sont totalement exclus. Sur ce sujet, la France est à la traîne comparée à nos voisins allemands ou italiens qui ont sauté le pas. C’est un non-sens social et écologique, incompatible avec les objectifs environnementaux fixés par l’État. »

Limiter le recours à la climatisation 
 

Si aujourd’hui 21 % des Français ont recours à la climatisation, près d’un cinquième (19 %) des non-utilisateurs déclare avoir l’intention d’acheter un climatiseur, ce qui porterait le taux d’équipement des foyers français à 40 %. 

Selon un rapport de l’Ademe publié en juin 2021, la climatisation est aujourd’hui responsable de près de 5% des émissions d’équivalent CO2 du secteur du bâtiment en France. « Il est urgent de rénover les logements pour limiter le recours à la climatisation, trop énergivore. Il faut penser impact environnemental et sobriété énergétique… C’est devenu une nécessité dans le contexte géopolitique actuel, mais aussi et surtout, pour faire face à l’aggravation du réchauffement climatique. »