24 Nov

Les vertus de la diversification

Nous avons fondé Entheca Finance en 2007 lors d'une période particulièrement difficile que nous avons néanmoins bien traversée compte tenu de notre volonté constante de nous prémunir des risques de volatilité.
Le principe fondateur du "Fonds de Pension Unipersonnel" en est justement la parfaite représentation. Nous nous sommes inspirés du professionnalisme de la gestion des fonds de pension anglo-saxons qui combinent gestion active et gestion passive selon les configurations de marchés afin de réaliser une allocation d'actifs qui couvre le passif à savoir l'inflation, le train de vie et les impôts d'un client privé. Nous partageons leurs objectifs de prudence en contrôlant en permanence le niveau de volatilité des portefeuilles. Nos clients et partenaires y sont particulièrement sensibles.
 
 
Quelle est votre approche de gestion ?
 
Notre approche part avant tout d'un constat : les produits financiers sont devenus trop complexes et manquent de transparence (gestion alternative, produits structurés, etc.). Notre gestion (OPCVM et mandats) est tournée vers l'allocation d'actifs, la sélection de lignes directes obligataires et actions, la construction de portefeuille en architecture ouverte et le contrôle du risque des actifs sous jacents. L'allocation d'actifs reste le principal moteur de performance d'un portefeuille.
 
Est-elle la même pour les 6 fonds dont deux patrimoniaux que vous gérez ?

En plus des 3 fonds privés que nous gérons, nos 5 fonds publics : Entheca RCT, Pareturn Entheca Patrimoine, Entheca Pérennité, Entheca Rareté et Top Manager, suivent le même principe de gestion qui passe par une allocation d'actifs stratégique et tactique. Ils ont en commun un objectif de faible volatilité et de robustesse afin de participer aux hausses de marché et de limiter la baisse des actifs lors des phases de recul en délivrant un ratio de sharpe élevé et une perte maximale réduite.
 

Dans une période à  forte volatilité, vous prônez la diversification par classe d’actifs, par devises et par zones géographiques. Pourquoi ?
 
L'allocation d'actifs doit être au centre des attentions des investisseurs privés et institutionnels. Notre processus se décompose en 3 parties :
L'allocation stratégique, étape la plus importante, consiste à déterminer l'allocation cible à long terme par classes d'actifs (liquidités, actions, obligations, etc.) et par zones géographiques (Europe, US, Emergents, etc.) sur la base des objectifs d'investissement, de rendement souhaité, d'appétence aux risques et d'horizon de placement de l'investisseur.
 
Puis vient l'allocation tactique, plus court/moyen terme, qui a pour objectif de donner une valeur supplémentaire à l'allocation stratégique. Cela consiste à surpondérer les classes d'actifs pour lesquelles nous anticipons une période de surperformance et souspondérer les classes d'actifs qui nous semblent moins attractives.
 
Enfin la construction de portefeuille combine gestion passive et active.
 
Aujourd'hui plus que jamais, dans cette période à forte volatilité, la diversification est le moteur d'un placement réussi. En effet, les rendements de chaque classe d'actifs varient dans le temps et une concentration sur une classe d'actifs en particulier, aussi intéressante soit-elle à un instant t, augmente trop sensiblement le risque d'un portefeuille.
L’investisseur recherche principalement du rendement. Comment gérez-vous les facteurs de risques tout en maintenant vos  performances.
Un rendement est inutile s'il ne dure pas! Il n'y a qu'à voir les très fortes variations du CAC 40 cet été. Prenons l'exemple d'un investisseur rentré uniquement sur cet indice en mai ; quel sera le délai de recouvrement? En d'autres termes, combien de temps lui faudra-t-il pour retrouver son investissement initial?
 
Maîtriser les risques ne signifie pas se couper de la performance. Prenons un autre exemple : supposons un indice 60% actions internationales, 16% obligations d'Etats, 16% Corporate et 8% High Yield et supposons un portefeuille diversifié à 30% actions internationales, 28% obligations d'Etats, 28% Corporate et 14% High Yield. Sur une durée de 10 ans (2005-2015), suffisamment longue pour englober des périodes fastes et des périodes difficiles. La performance de l'indice 60% actions est de 79% environ sur la période contre 72% pour le portefeuille diversifié à 30%. Les performances sont très proches pourtant la prise de risque n'est absolument pas la même : la perte maximale de l'indice 60% actions est de -37.56% alors qu'elle n'est que de -22.68% pour le portefeuille diversifié, les délais de recouvrement sont respectivement de 653 et 219 jours tandis que les ratios de sharpe, c'est à dire la rémunération du risque pris (plus ils sont élevés, mieux c'est), sont de 0.56 et 0.89!
Nos fonds suivent cette logique et ont des performances conformes à nos souhaits pour leur niveau de volatilité.
 
Vous proposez des solutions sur mesures lesquelles ?  A qui s’adressent-elles ?
 
Nous proposons trois types de solutions :
– La gestion sous mandat qui consiste à confier un portefeuille à notre équipe de gestion. Nous attachons beaucoup d'importance à la proximité entre le client et nos équipes afin de commenter nos décisions d'investissement.
– Le Fonds Dédié, qui consiste à créer un fonds totalement personnalisable qui répond au cahier des charges individuel défini avec le client.
– Le Conseil en Investissement Financier qui permet de bénéficier de nos conseils en allocation d'actifs et en construction de portefeuille tout en restant maître des décisions. Nous accompagnons également nos clients dans la consolidation de l'ensemble de leurs actifs pour leur donner une vision synthétique de sa performance et du risque associé.
Ces solutions s'adressent aussi bien à nos investisseurs privés ou institutionnels qu'à nos partenaires CGPI.
 
Etes-vous plutôt pessimiste ou optimiste pour l’année à venir et  sur quels facteurs connus se basent votre constat ?
 
Pour 2016, nous sommes plutôt optimistes même si nous sommes conscients des difficultés qui sont toujours présentes. La FED doit remonter ses taux, la Chine doit confirmer que sa phase de transition vers une économie moins manufacturière se fait en douceur et le risque géopolitique avec l'Etat Islamique ne doit pas s'amplifier.
 
Hormis ces sujets d'inquiétude, la zone Euro doit profiter d'une croissance supérieure avec la force du dollar et le contre-choc pétrolier. Enfin les banquiers centraux restent à la manœuvre pour dynamiser la croissance.
 
www.enthecafinance.com
 
Propos recueillis par Chris Rhand –OPCVM360