15 Déc

Les jeunes n’ont pas accès au crédit

« Avec des taux et des prix immobiliers bas et une reprise du crédit à la consommation grâce notamment à la LOA, 2015 offrait des conditions propices qui n’ont pas totalement profité à la population des jeunes. Dans une société qui change, le marché du crédit reste régi par des règles qui évoluent peu et ne favorisent pas l’accès des jeunes. Or, s’il y a bien un moment où l’on a besoin d’aide pour financer ses projets, c’est quand on est jeune ! », constate Cécile Roquelaure, Directrice Communication et Études d’Empruntis.
« En 2016, malgré un PTZ élargi et une stabilité prévue des taux, certaines conditions devraient se durcir, notamment en immobilier avec la remontée des prix, une offre réduite dans le neuf et la quasi généralisation des droits de mutation à 4,5 %. Il faut faciliter l’accès des jeunes au crédit. Pour cela des pistes sont à creuser du côté de l’adaptation des conditions d’accès à un marché du travail qui se précarise, de l’aide intergénérationnelle, ou des coûts d’accès à la propriété avec, pourquoi pas, des droits de mutation réduits pour les jeunes », suggère Cécile Roquelaure.
Si près d’un quart des demandes de crédit en 2015 concernent des moins de trente ans, ils ne représentent que 18 % des projets financés. Seul un tiers des demandes en crédit immobilier sont finançables pour les moins de 30 ans, 58 % en conso (tous âges confondus 27 % en immobilier, preuve que les jeunes se limitent plus que l’ensemble des demandeurs, et 74 % en consommation). De plus, si la part des moins de trente ans est restée stable en crédit immobilier, l’âge des primo-accédants a augmenté de près de 2 ans en 2015 (36 ans et 4 mois vs. 34 ans et 5 mois en 2014).
Enfin, la stabilité professionnelle et celle des revenus restent un incontournable pour les banques, et le développement des situations précaires qui touchent particulièrement les moins de trente ans est une contrainte forte, surtout en immobilier. La situation dans le logement peut constituer un point de blocage, car habiter chez ses parents ou chez un tiers peut signifier absence de charges, faible capacité à épargner, et formalités supplémentaires. En immobilier, l’apport représente un frein important à l’acquisition : les jeunes, qui n’ont pas toujours eu le temps d’économiser pour constituer leur apport, font face à une hausse des prix conjointe à une faible évolution des revenus qui implique de devoir emprunter plus.