27 Sep

Le développement des actifs financiers a atteint un seuil critique !

D'après ce rapport, il semble que l'essor économique appartient bel et bien au passé : les actifs financiers mondiaux ont progressé de 4,9% en 2015, frôlant de près le taux de croissance de l'activité économique… Au cours des trois années précédentes, les actifs financiers ont augmenté deux fois plus vite, avec une moyenne de 9%. "Le développement des actifs financiers a atteint un seuil critique ", déclare Michael Heise, Economiste en chef du Groupe Allianz. "Il semble évident que la politique monétaire est en train de perdre de son influence même sur le prix des actifs. En conséquence, la croissance des actifs ne repose plus sur aucun levier important. En même temps, les taux d'intérêt poursuivent leur baisse implacable, s'enfonçant dans une zone négative. Pour les épargnants, les perspectives ne sont guère réjouissantes."

Le ralentissement de la croissance a fortement touché l'Europe, les États-Unis et le Japon. En Europe occidentale (3,2 %) et aux États-Unis (2,4 %), la croissance a diminué de moitié en 2015. À l'extrême opposé se trouve l'Asie (à l'exception du Japon), qui constate un accroissement des actifs financiers de 14,8 %. Cette région qui occupe la première place n'est pas prête d'arrêter de croître. Ce phénomène s'applique également aux deux autres régions qui ont le vent en poupe, l'Amérique latine et l'Europe de l'Est, dont la croissance moyenne est deux fois plus faible qu'en Asie. L'époque où ces régions s'affrontaient au coude-à-coude avec l'Asie est bel et bien révolue. Sur le total des actifs financiers s'élevant à 155 mille milliards d'euros, l'Asie (à l'exception du Japon) représentait 18,5 % en 2015 ; ce qui signifie non seulement que la proportion d'actifs détenue par cette région a plus que triplé depuis 2000, mais aussi que la part de la région dépasse aujourd'hui largement celle de la zone euro (14,2 %).

Les dettes des ménages ont augmenté en 2015 au même rythme qu'en 2014, soit de 4,5%. De manière générale, l'endettement des ménages a atteint 38,6 mille milliards d'euros en fin d'année, soit une augmentation d'un quart par rapport au début de la crise financière majeure.

Au fur et à mesure de l'augmentation synchrone des actifs financiers et de l'endettement en 2015, les actifs financiers nets ont progressé pratiquement au même rythme : de 5,1% par rapport à l'année précédente – nettement en deçà de l'augmentation des trois dernières années lorsque la croissance était à deux chiffres. En France, les actifs financiers bruts ont progressé de 4,9% et les actifs financiers nets de 5,5% – tous augmentant considérablement plus vite que l'année précédente et que la moyenne européenne. Cette croissance relativement élevée est principalement motivée par la valeur des catégories d'actifs (7,5%), mais les dépôts bancaires ont également bénéficié des efforts d'épargne en cours ; en revanche, les assurances et les fonds de pension ont légèrement reculé à 3,4%. La croissance des passifs privés s'est accélérée en 2015 et a atteint un record de 3% depuis cinq ans. Les passifs par habitant français de 22.190 euros sont aujourd'hui nettement supérieurs à ceux de l'Allemagne. La France arrive au 16e rang mondial des actifs financiers nets par habitant…

Malgré le sursaut de croissance de l'année dernière, la crise financière a eu des conséquences néfastes sur la position de la France dans la liste des 20 pays les plus riches (actifs financiers par habitant, voir tableau correspondant). Au niveau de la valeur nette, la France se place au 16e rang, tandis qu'en termes de brut, elle tombe à la 17e position. En 2000, la France figurait parmi les dix pays les plus riches du monde.

Toutefois, par rapport aux autres pays de la zone euro, la place de la France n'est pas si mauvaise car elle reste au même niveau que l'Italie, devant l'Allemagne et l'Autriche. Outre la Suisse et les États-Unis, les leaders de longue date, les pays scandinaves et asiatiques prédominent.