La colocation retrouve grâce aux yeux des bailleurs
En France, un propriétaire sur quatre loue au moins un bien immobilier, et seulement 38 % des propriétaires jugent qu’il est « facile » de louer son bien aujourd’hui. Si l’expérience de la mise en location accroît légèrement ce sentiment, une courte majorité de bailleurs (53 %) considère qu’il est « facile » de louer un bien, contre 47 % d’avis contraires. Ce sentiment est davantage partagé par les bailleurs franciliens. Ils sont 62 % à penser qu’il est « facile » de louer son bien, contre 51 % des bailleurs vivant en province. Les propriétaires justifient ce constat relativement pessimiste sur l’état du locatif en France par un cadre réglementaire trop favorable selon eux aux locataires, mais aussi par un manque général de fiabilité de ces derniers : de la peur des impayés aux dégradations du mobilier et du logement, les propriétaires n’estiment pas disposer à l’heure actuelle de garanties suffisantes pour louer leurs biens en toute sérénité. Interrogés sur la colocation, les propriétaires, qu’ils soient bailleurs ou non, restent partagés sur ce mode de location puisque respectivement 39 % et 40 % d’entre eux envisagent de louer à des colocataires. Seuls 26 % et 27 % d’entre eux expriment une opposition ferme à la colocation et excluent de recourir à ce type de mise en location.
L’étude révèle que la disposition à louer à des colocataires dépend à la fois du lieu de résidence – plus d’un bailleur francilien sur deux envisage de louer à des colocataires –, mais également de l’âge, une nette majorité des bailleurs les plus jeunes (72 % des 18-24 ans) y étant favorables contre 36 % chez les 50-64 ans. Si une majorité de répondants n’exprime pas de préférence concernant les profils des locataires (38 %), ils sont tout de même 37 % à privilégier les jeunes actifs, contre 20 % les étudiants.
Les propriétaires restent peu informés sur la colocation. Une majorité de bailleurs (49 %) estime que la colocation représente autant d’avantages que d’inconvénients, quand 12 % y voient surtout des avantages et 38 % des inconvénients. Ces derniers font preuve de pragmatisme à l’égard de la colocation. Ainsi, elle revêt des atouts bien identifiés par les bailleurs, à savoir qu’elle donne la possibilité de multiplier les garants solides et ainsi de diminuer le risque d’impayés (25 %) et permet de réduire au maximum la vacance locative (16 %). En revanche, bien qu’elle dispose d’atouts solides par rapport à la location classique, la colocation n’est pas de nature à rassurer les propriétaires sur le turn-over (28 %), et le risque de dégradations (27 %) et d’impayés (22 %). On note cependant que, contrairement aux avantages de la colocation identifiés par les bailleurs, les inconvénients ne sont pas spécifiquement liés à la colocation puisque le turn-over, les dégradations et les impayés sont les mêmes obstacles que ceux identifiés pour la location « classique » d’un bien.