21 Fév

Inquiétudes sur les fonds indiciels cotés

Dans une étude de 32 pages réalisée sur le marché français, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a décidé d'analyser les conséquences de l'envolée de ces produits d'investissements sur la liquidité et la stabilité des marchés. "Sous l'influence d'investisseurs à la recherche de rendements et de produits à faibles coûts, les marché des ETF a connu, ces quatre dernières années, un essor important dont témoigne une progression annuelle des encours mondiaux de 20% «, observe le régulateur hexagonal. De fait, les ETF représentent désormais plus de 2.800 milliards d'euros d'actifs sous gestion, soit 7% des encours de la gestion collective mondiale. Un poids croissant qui n'est pas sans poser quelque problème. "Différents épisodes, tels que le décrochage des ETF américains ou l'impact de la fermeture des bourses grecques à l'été 2015, montrent toutefois que les risques associés sur la liquidité et la stabilité des marchés, notamment des sous-jacents, demeurent mal évalués, estime ainsi l’AMF. Dans son étude, qui intervient en parallèle des réflexions existantes au niveau international, le régulateur français souhaite donc apporter un éclairage sur ces questions, en analysant le marché français. Actuellement, le marché des ETF cotés sur Euronext Paris se compose de 477 fonds pour un encours sous gestion total de 103 milliards d'euros à fin 2016, en hausse de 66% par rapport à 2014. De prime abord, l’AMF se veut plutôt rassurant sur l'impact des ETF sur les marchés financiers. Ainsi, les résultats de l'étude montrent, en premier lieu, que " les mécanismes de court-circuits en vigueur sur Euronext Paris permettent de contenir le risque d'écartement massif entre le prix négocié de l'ETF et la valeur liquidative instantanée du panier sous-jacent ", juge L' AMF. En outre, le régulateur estime que " les taux d'emprise des ETF sur le marché parisien ne semblent pas suffisants pour avoir seuls, en cas de retrait massif, un impact significatif sur leurs marchés sous-jacents ". Enfin, l'institution avance que " les mouvements de souscription / rachats de parts d'ETF semblent contra-cyliques, jouant ainsi davantage un rôle d'amortisseur que d'amplificateur des grands mouvements de cours". Malgré ces constats plutôt rassurants pour l'industrie des ETF, l’AMF entend pourtant faire preuve de prudence. " Il convient néanmoins de demeurer vigilant si l'attrait pour ces produits se confirme notamment en période de marchés stressés ", avance le régulateur. Et pour cause. " Durant ces périodes, les prix des parts des ETF sont susceptibles de connaître une importante décote et les effets de corrélation peuvent amplifier la volatilité sur les marchés sous-jacents ", avertit L'AMF.