15 Sep

Changement climatique sur les marchés obligataires

La crise de la dette en Grèce, la frénésie sur le marché boursier chinois, un arrêt de trois heures pour raisons techniques du New York Stock Exchange (NYSE) et un relèvement imminent des taux de la Fed contribuent largement à l’agitation qui règne cet été sur les marchés mondiaux. Quatre gérants de portefeuille de Natixis Global Asset Management nous livrent leurs points de vue sur les récents événements du marché et l’incidence de ces derniers sur leurs décisions d’investissement.
Depuis la crise financière mondiale de 2008-2009, tout ce qu’ont fait les gérants obligataires mondiaux, c’est escalader une montagne pour se sortir des difficultés dans lesquelles nous nous trouvions. Et on ne parle pas de petite montagne, mais bien du mont Everest. Et quand vous grimpez une montagne comme l’Everest, vous réalisez, à mesure que vous montez en altitude, que l’atmosphère et le climat changent. Nous nous trouvons à une de ces altitudes.
 
À l’instar d’un alpiniste, vous devez avancer, puis éventuellement prendre une demi-journée pour retourner au camp le temps que votre corps s’ajuste –et que l’orage passe.
 

L’année passée a vu de nombreux changements que le marché essaie de digérer. Nous devons composer avec plus de 150 nouvelles réglementations uniquement depuis 2010. Les banques centrales mondiales affichent des niveaux d’implication très différents et mettent en place des politiques monétaires sans précédent. Un changement démographique est également en cours, alors que les marchés du travail se font grignoter par les évolutions technologiques. Tout ce contexte a créé un marché qui a des difficultés à comprendre dans quelle direction vont la croissance et l’inflation. Or ce sont ces deux grands facteurs que nous devons comprendre pour pouvoir positionner nos portefeuilles.
 
De plus, l’orientation à long terme des taux d’intérêt indique que ces derniers devraient être plus élevés qu’aujourd’hui, en raison de la dette considérable ajoutée au système et placée sur la plupart des pays développés. À Loomis, nous tablons sur une hausse des taux américains dès septembre, ou du moins avant la fin de l’année. L’économie américaine soutient à elle seule une hausse des taux. Malheureusement, face à l’important degré de participation des banques centrales et aux défis auxquels le monde est confronté, il serait mal vu que les États-Unis agissent sans tenir compte de ce qui se passe dans le reste du monde. Il y a un an et demi, nous avons commencé à retirer le risque de taux d’intérêt de nos portefeuilles multisectoriels et à réduire les obligations d’entreprises de qualité fortement liées aux taux d’intérêt. En outre, comme l’économie américaine est la plus solide parmi les pays développés, nous privilégions le crédit américain. Cependant, nous devons être plus prudents dans notre sélection, car selon certains signes, les États-Unis prendraient du retard dans le cycle de crédit. Dans ce contexte, les sociétés présentes depuis longtemps dans des domaines tels que la santé et la technologie – deux moteurs de l’économie américaine qui devraient bien se porter en cas de ralentissement économique – deviennent plus attractives.
 
(copyright OPCVM360)