08 Déc

Assurances : hausses en vue

Elle démontre que le coût supplémentaire occasionné par les dommages matériels causés par le climat d’ici 2040 est évalué à 44 milliards d’euros (en euros constants), soit une hausse de 90% par rapport au montant des dégâts cumulés des 25 années précédentes. De 48 milliards d’euros sur la période 1988-2013, les aléas naturels pourraient coûter 92 milliards d’euros d’ici 25 ans.
 Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce surcoût :
    •    l’enrichissement global de la France qui, densifiant son territoire en logements, entreprises et biens de collectivités, conduira naturellement à une augmentation des conséquences d’un événement climatique. Ce facteur « enrichissement » représente 43 % du surcoût estimé, soit 19 milliards d’euros ;
    •    le changement climatique d’ici à 2040, et notamment les effets d’une hausse des températures, est le deuxième facteur explicatif de ce surcoût. Son impact est estimé à 13 milliards d’euros ;
    •    la répartition géographique des richesses sur le territoire métropolitain et la variation naturelle du climat auront quant à elles des conséquences évaluées respectivement à 8 et 4 milliards d’euros.  
L’étude de l’AFA montre également que la hiérarchie des périls va évoluer. Ainsi les phénomènes de retrait-gonflement des sous-sols liés à la sécheresse, tout comme les phénomènes de submersion marine, apparaissent comme les périls présentant les plus fortes évolutions prévisibles en matière de fréquence et d’intensité.
Les assureurs, acteurs majeurs dans la lutte contre les dérèglements climatiques, sont depuis longtemps mobilisés au service de la prévention et de la protection contre les aléas naturels. Les résultats de cette étude les ont conduits à mettre en perspective l’ensemble de leurs connaissances afin d’anticiper et de maîtriser au mieux la gestion du risque climatique.
Partant des retours d’expérience des 25 dernières années et des perspectives des 25 prochaines, le Livre blanc de l’AFA fait des propositions concrètes sur les deux piliers de la gestion du risque climatique que sont la prévention et l’assurance.
Malgré une incontestable mobilisation des pouvoirs publics pour améliorer la cohérence et l’efficacité des moyens de prévention contre les aléas naturels, les assureurs observent sur le terrain des insuffisances dans l’application concrète des politiques de prévention. Le Livre blanc de l’AFA fait le constat de dysfonctionnements majeurs, assortis de 23 propositions d’améliorations destinées à intensifier les politiques publiques de prévention et de protection. L’efficacité des politiques de prévention passe également par une modernisation du régime des catastrophes naturelles. Les retours d’expérience des catastrophes naturelles subies ces dernières années ont amené la profession à publier également dans ce Livre blanc 11 propositions qui visent à préserver la solidarité, tout en introduisant une incitation à la prévention et au développement de la culture du risque.