23 Juin

Immobilier : Les taux bas portent la demande

Selon l’Observatoire, le nombre de candidats à l’accession immobilière n’a pas évolué depuis trois trimestres avec 2,5 millions d’acheteurs. Une stabilité surprenante compte tenu des taux d’intérêt ultra-attractifs proposés depuis plusieurs mois déjà. Côté vendeurs, les intentions de vente stagnent à 2 millions depuis déjà 4 ans. Des situations figées qui s’expliquent entre autres par le contexte économique morose, véritable frein aux ambitions dans l’immobilier, comme dans bien d’autres secteurs. Pourtant, ceux qui s’apprêtent à franchir le pas de l’acquisition n’ont jamais fait preuve d’autant d’enthousiasme. Ils sont désormais 80% à estimer que c’est le bon moment pour acheter (versus 61% un an plus tôt).) Ainsi, même si la demande est réduite, le nombre de candidats optimistes n’a jamais été aussi important depuis 2011. En effet, deux millions d’acheteurs sont convaincus par les conditions du marché, contre 1,3 millions en avril 2011. Principale raison de cet optimisme ? Des taux d’emprunt qui ont cassé le plancher bien en dessous de leur niveau historique : 2,33% en avril 2015. Très informés, les futurs acquéreurs sont au fait de l’actualité des taux et 85% d’entre eux sont conquis par ces niveaux jamais atteints. Toujours pragmatiques, ils restent conscients qu’ils bénéficient d’une configuration privilégiée par rapport à leurs prédécesseurs en 2011. Et si une remontée des taux d’intérêt venait à briser cet état de grâce ? Pour le moment, cela ne semble pas d’actualité pour la majorité des futurs acquéreurs : 79% ne prévoient pas de hausse des taux avant 6 mois. « Compte tenu de la forte sensibilité des acquéreurs au sujet de l’évolution des taux d’intérêt, une éventuelle remontée des taux d’emprunt pourrait rapidement figer les projets en cours et donner un coup de frein brutal à une demande encore fragilisée par le contexte économique », explique Cyril Janin, Directeur Général du portail d’annonces immobilières Logic-Immo.com et Porte-Parole de l’Observatoire du Moral Immobilier. Les enjeux liés au coût du crédit sont d’autant plus importants que, côté prix, l’heure est à la stabilité d’après le ressenti de 60% des futurs acheteurs. Désormais, ils ne sont plus que 31% à croire que les prix devraient poursuivent cette phase descendante. Un statu quo que 55% des interrogés interprètent comme étant une conséquence directe du niveau historiquement bas des taux d’intérêt. Pour moins d’un quart (21%), c’est surtout la rareté des biens qui bloque l’évolution des prix. « Cette forte corrélation entre prix et taux d’intérêt pourrait laisser entendre qu’en cas de remontée des taux, les acheteurs reporteraient la perte de pouvoir d’achat sur le niveau des prix », explique Stéphanie Pécault, Responsable Etudes chez Logic-Immo.com.